Économie de Madagascar

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Rizières en terrasses à Madagascar

L'économie malgache, comme dans beaucoup de pays en voie de développement, repose essentiellement sur l'agriculture. Elle se remet en marche depuis la crise de 2001. Selon le dernier Rapport Mondial sur le Développement Humain 2000 dont les données se réfèrent à l’année 1998, Madagascar occupe le 141e rang sur 174 pays dans le monde. Madagascar est classé en 146e position sur 177 pays, selon le 15e indicateur annuel du développement humain (IDH) du PNUD (chiffre 2006).

Sommaire

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Agriculture[modifier]

Un zébu amical

L'agriculture fait vivre quatre habitants sur cinq. Le riz est la céréale omniprésente qui marque les paysages de son empreinte. Le riz constitue, en effet, l'aliment de base. Le riz cultivé à Madagascar est plus onéreux que le riz asiatique importé que consomme la population. Madagascar possède un important cheptel de zébus, qui sont la principale viande consommée dans le pays.

Coton[modifier]

Dagris a pris le contrôle majoritaire de la société malgache Hasyma[1] (Hasy Malagasy) fin 2004, dans le cadre de sa privatisation.

En 2003, Hasyma a produit 11 327 tonnes de coton graine et prévoit pour 2005 une production de 23 650 tonnes [2],[3].

Causes de la pauvreté de Madagascar[modifier]

Madagascar est encore aujourd'hui dans un état de grande pauvreté (146e pays sur 177 en termes d’IDH, Indicateur du Développement Humain). Les raisons de cette pauvreté sont multiples.

La voie socialiste originale choisie en 1972 est une des causes du retard pris par l'économie, de par la dégradation continue des infrastructures, les freins administratifs mis au développement des entreprises et des investissements, l'insécurité foncière et juridique… Le sens de la solidarité, le Fihavanana des Malgaches, justement vanté, est un autre facteur. Les membres d’une même famille se soutiennent fidèlement les uns les autres, parfois aux dépens de l'initiative personnelle et de l'esprit entrepreneurial. Tendance renforcée par la présence massive d’ONG sur place dans tous les domaines de l’action solidaire : environnement, culture, santé, éducation, enfance, agriculture… Perversement, l'aide extérieure devient la plus évidente source d'enrichissement, y compris personnel, sans toujours constituer une base du développement durable.

Une crise économique profonde et structurelle[modifier]

Une des raisons de la pauvreté de Madagascar, après l'épisode colonial, est un ensemble de choix politiques opérés depuis 1975, de l'endettement excessif aux nationalisations et à la libéralisation pressante de l'économie. L'économie ouverte ne laisse pas aux structures économiques malgaches le temps de se développer pour être compétitives. Elles se trouvent face à des structures de loin plus productives, mais sur un même marché, il s'agit, au fond, d'un schéma d'échange inégal. Notons qu'il y eut des cycles de crises politiques, symptômes de l'exacerbation de la pauvreté. En particulier, il y eut la crise politique qui s’est déroulée entre 2001 et 2002. Le désaccord au niveau des élections entre les candidats à la présidence est la cause de cette crise. Celle-ci a suscité de nombreux problèmes notamment la hausse des produits de première nécessité à cause de la mise en place de différents barrages bloquant les échanges entre la capitale et les différentes villes portuaires.

L’inflation de la monnaie et ses causes et conséquences[modifier]

Définition et causes de l’inflation[modifier]

L’inflation de l'Ariary est due essentiellement à la détaxation de produits électroménagers, voitures utilitaires, machines industrielles… Celle-ci avait pour but de permettre l’essor économique du pays mais elle n’a fait que l’aggraver, la détaxation a eu pour conséquence un renchérissement du prix des importations et une diminution du prix des exportations.

Conséquences de la dévaluation[modifier]

Compte tenu de la dépréciation de la monnaie locale, le coût de la main d’œuvre a beaucoup baissé. En effet le SMIC malgache est d’environ 60.000 Ariary (1 Ariary = 5 Fmg). Malgré la hausse des différents prix du fait de la dévaluation, les salaires n’ont que peu augmenté, entraînant le mécontentement et l’appauvrissement de la population malgache.

Le faible salaire malgache présente aussi des avantages au niveau de la main d’œuvre, c’est-à-dire qu’elle peut attirer les différents investisseurs mondiaux.
Cependant Madagascar n’est pas compétitif au niveau de la qualité de la communication, de l’énergie ainsi que des infrastructures en général. Pour ces raisons, Madagascar doit faire plus pour satisfaire les besoins des investisseurs étrangers. Ils préfèrent à ce jour aller en Europe de l’Est, en Asie et surtout en Chine. Ces pays offrent un coût de main d’œuvre plus élevé que celui de Madagascar mais apportent des marchés potentiels importants.

Cependant, la phase de dévaluation qui a ôté la moitié de sa valeur au franc malgache est à rapprocher de celle du franc CFA dans la décennie précédente : le franc CFA, lié au franc français, avait une valeur sur le marché des changes sans rapport avec la compétitivité des économies ouest-africaines et les isolait de l'économie mondiale ; sa dévaluation de 50 %, quoique douloureuse, aura eu en fin de compte un effet plutôt positif.
On peut espérer qu'au-delà des difficultés actuelles vécues par la population, Madagascar retrouve sa place dans l'économie mondiale par l'intégration régionale (notamment avec la baisse des tarifs douaniers prévue dans la zone SADC), le développement du tourisme et des services à distance.

Le Canada, premier investisseur étranger à Madagascar, a détrôné la France[modifier]

Depuis l'indépendance, la France a toujours été le premier investisseur à Madagascar. Jusqu'en 2007 où le Canada l'a détrônée. En effet, cette année-là, les investissements directs étrangers venant du secteur privé canadien se sont accrus de 800 % tandis que les investissements Français ont baissé de 10 %. En troisième place se trouve l'île Maurice. Cette tendance est due à une ouverture progressive de Madagascar à tous les investisseurs depuis l'arrivée au pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002. La France n'ayant plus l'exclusivité des opportunités économiques dans l'île.

En outre, cette tendance devrait continuer car la Corée du Sud et la Chine sont de plus en plus présentes à Madagascar notamment dans la recherche pétrolière, l'agriculture et les travaux publics.

D'ailleurs, sur ce point, depuis 2005 la Chine (Chine Populaire et Hong Kong) est devenue le premier partenaire économique du pays, si l'on se réfère aux importations et exportations, place détenue par la France depuis l'indépendance.

Cette ouverture est notamment favorisée par l'adoption de l'anglais comme troisième langue officielle du pays. Ouvrant des perspectives sur divers pays, notamment l'Afrique du Sud, puissance régionale.

En décembre 2008, la multinationale coréenne Daewoo a fait l'acquisition (en leasing, pour 99 ans) d'1,3 million d'hectares (environ 1/30 de la surface agricole de la France) pour y faire cultiver, par une main d'oeuvre sud-africaine, céréales et huile de palme à destination de Séoul[4]. La multinationale Daewoo n'a pas fait l'acquisition, comme le précise le site du gouvernement malgache : http://www.maep.gov.mg/, par contre, ce genre de rumeur sert à alimenter et justifier la crise qui s'y passe actuellement.

Le président de la FAO a parlé de "néocolonialisme", terme repris par le géographe Christian Bouquet (université de Bordeaux III)[5].

Voir aussi[modifier]

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Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur l'économie de Madagascar.

Notes et références[modifier]

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